“En thérapie” : une série en analyse, séance 10

“En thérapie” : une série en analyse, séance 10

21/03/2021 4 Par Cinémathérapie

Hier, nous avons repris le cours de l’atelier d’écriture scénaristique de la série « En thérapie« …

Notamment comment s’est passée la répartition entre les 5 auteurs pour créer les 7 personnages principaux; 5 patients et 2 analystes.


Et nous avons laissé en suspend ces deux derniers : Philippe Dayan et Esther…

Frédéric Pierrot : performance d’acteur !

Ce qui fait l’originalité de la série « En thérapie », est évidemment le fait de voir non pas la vie personnelle des patients mais de leur analyste, Philippe Dayan.

Ce psy, joué par Frédéric Pierrot, avait été pensé premièrement pour Edouard Baer (qui a décliné 1mois avant le tournage), par le duo Nakache-Toledano.

Ces derniers n’ont pas regretté leur choix, le comédien issu du milieu du théâtre leur a offert une performance remarquable !

En effet, lui ont été confiées…. TRENTE NEUF PAGES DE DIALOGUES à apprendre par cœur !

Lui qui depuis 30 ans les écrivait pour les assimiler, a du se rendre à l’évidence, sur ce coup-là c’était perdu d’avance !

Il explique lors d’une interview donnée à Télérama : « je mettais cinq heures pour écrire un épisode !  J’ai quand même essayé de m’y tenir, au début : pendant quinze jours, je me suis mis une pression d’enfer, en me disant que je n’allais pas tenir la distance, que c’était impossible. »

Le créateur de BeTipul, Hagai Levi avait pourtant prévenu les productrices de Les films du poisson : dans chaque pays où la série avait été adaptée, l’analyste, acteur principal frôlait le burn out !

Pierrot confie à Télérama : « je sentais bien que l’on s’inquiétait (…) je suis tombé (…) sur un email de Hagai Levi listant différentes précautions à prendre à mon égard, ça m’avait beaucoup impressionné ! »


Un psy à l’oreille attentive

Yaël Fogiel, l’une des co-productrices confirme que c’était une performance d’une rare intensité, précisant qu’ils ont tenté le prompteur comme pour la version originelle !

Mais l’acteur principal français ne s’y fait pas et opte pour l’oreillette ! Souffleur bien utile notamment pour les scènes avec Esther, avec qui il dialogue le plus.

En effet, chaque vendredi, nous assistons à sa séance avec sa contrôleuse et ancienne amie, interprétée par Carole Bouquet

Rapidement, que ce soit dans le contenu même des séances ou dans les interstices, nous comprenons que ce psychiatre psychanalyste n’est pas en grande forme !


Dayan : seul contre tous ?!

S’il est dit qu’il reçoit 5 patient-e-s, on n’assiste en fait qu’à 4 suivis thérapeutiques seulement car il reçoit également un couple.

Chacun-e a sa séance hebdomadaire fixée sur un jour de la semaine, et le vendredi, nous assistons à la supervision de Dayan.

Une de ses patientes, Ariane, s’est déclarée à lui et il en semble assez bouleversé. Son couple bat sérieusement de l’aile et ses enfants n’ont pas l’air des plus épanouis à l’école.

Ebranlé par les attentats, il décide contre toute attente à reprendre contact avec une ancienne collègue à lui. Esther, dont le mari, décédé depuis, semble avoir leur mentor à tous deux.

Elle-même semble très surprise de cette reprise mais accepte néanmoins de le recevoir. On sent dès lors rapidement que leur relation est tout sauf neutre ! Et plus conflictuelle que réellement « bienveillante » !

Cela dit on peut aisément comprendre pourquoi Philippe Dayan cherche une aide extérieure… sa vie conjugale et familiale connaît quelques remous et il se dit lui-même très investi dans ses suivis.

Au point d’ailleurs de finir par « habiter » dans son cabinet, de toute façon contigu à son appartement.


Lieu de tournage : tout est symbole !

Appartement situé dans le 11ième arrondissement au 16 avenue Foch, près du Bataclan donc, parce que les réalisateurs voulaient rendre d’autant plus « présents » les attentats.

Pour la petite histoire, le lieu de tournage s’est fait dans une bâtisse en vente.

Le cabinet et l’habitation de Dayan se situent au premier.
Ils ont été créés de toute pièces et décorés avec un soin tout particulier, des WC à la cuisine, où pourtant très peu de scènes seront tournées..

Le mobilier et les bibelots dans le cabinet sont les symboles des errances des uns et des autres, des cheminements de chacun… Ce, au travers d’objets faisant référence à l’astronomie, la navigation, décor que plusieurs patients relèveront d’ailleurs avec intérêt, étonnement ou ironie…

Même la bibliothèque a été pensée exprès, et le comédien interprétant le psy confie à Télérama y avoir emprunté quelques ouvrages, pour approfondir ses connaissances en la matière !

C’est au 4ième étage qu’on retrouve Esther, dans un décor aux murs en moquette verte (qui par contre d’après l’équipe de tournage est d’origine !)


Dayan :  trop c’est trop !

Cependant, que ce soit cet « extérieur menaçant » ou cet « intérieur étranger », Dayan et Esther n’en ont pas les mêmes visions, ni les mêmes vécus.

Dayan ne semble plus trop savoir comment se positionner, mais peine à le formuler, à le reconnaitre…

Esther lui reproche de franchir les limites les unes après les autres, notamment avec la patiente interprétée par Mélanie Thierry

Phillipe lui estime s’impliquer, on peut remarquer d’ailleurs qu’il ne prend jamais de notes, mais cite pourtant les patients de mémoire
Symbole peut-être de comment il se laisse imprégné par ces séances ?
Dayan a en tout cas un problème de distance… Problématique qu’il partage d’ailleurs avec plusieurs de ses patients.

Dayan parle trop, s’implique trop, interprète trop, travaille trop, boit trop… !


A chacun son réalisateur !

Toujours est-il que pour ces 2 personnages analystes, ce sont nos 2 scénaristes principaux qui se chargent de l’écriture.

En effet, l’enjeu est de taille, c’est au fil de ses séances de fin de semaine menées par Esther que le public assiste au cheminement et dévoilement de Dayan
Cela impacte donc son rapport aux autres personnages et donc la trame même de la série

A l’instar de la série israélienne originelle, côté réalisation, là encore à chacun son réalisateur !
Pour ce duo psy, c’est Mathieu Vadepied qui s’en charge.

Cela dit, une des scènes « cultes » de la série où la jeune Camille, espiègle, échange les rôles et fait installer Dayan sur son propre divan est une idée originale du réalisateur Pierre Salvadori.

En effet, l’acteur Fréderic Pierrot a tourné avec chaque réalisateur, étant de tous les épisodes ! Un vrai marathon, pour ce comédien qu’il décrit cependant à Télérama : « exigeant mais passionnant » ! « C’est un travail sur la parole, le langage, et sur la simplicité de la présence physique » poursuit-il.



Cet article s’inscrit dans le défi Objectif Mars

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Et…

demain cher-e-s spect’ACTEURS et spect’ACTRICES !

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