Cinémathérapie : il y en aura pour tout le monde, parole d’expert-e-s ! EPISODE 4


« Cinémathérapie, quand les films me font du bien » Nathalie Faucheux
par Julia Fauconnier
12 pathologies en films et 14 films qui font du bien
(cliquez ici pour accéder à la chaîne youtube PsyLab : psychiatrie et cinéma)
Pouvez-vous nous présenter votre livre ?
Mon livre se présente en deux parties, je l’ai voulu ainsi.
Dans une première partie, j’ai recensé une douzaine de pathologies mentales que j’illustre avec des exemples de films ; qui évoquent ces troubles au lecteur.
Dans une deuxième partie, c’est une partie plus personnelle, où je propose une liste non exhaustive de films, qui à mon sens, font du bien.
Et j’explique pourquoi et comment les regarder.
(cliquez ici pour retrouver un article sur bonnes résolutions et écrans)
Cinémathérapie : films « médicaments » !
D’où est venue l’idée de « cinémathérapie » ?
Aussi loin que je puisse me rappeler, j’ai toujours envisagé le cinéma comme une seconde vie…
Et depuis mon premier film en salle, c’était « Mary Poppins« , son message résonne en moi…
C’était « juste un morceau de sucre qui aide la médecine à couler » !
Et en fait, il s’agit ça : il s’agit d’utiliser les films comme des médicaments, un peu comme un petit traitement contre ce qui fait souffrir !
« Rosemary’s Baby » : film sur la paranoïa ou film d’horreur ?
Pourriez-vous nous donner un exemple de film illustrant une pathologie mentale ?
Pour la paranoïa, je pense que « Rosemary’s Baby » de Roman Polanski est un bon exemple.
C’est une plongée progressive dans la paranoïa d’une femme qui est enceinte et qui se mut peu en paranoïa envers le monde extérieur.
C’est une paranoïa qui balance entre le complot et le trouble psychologique et Roman Polanski nous siège un peu, nous spectateur…
Parce qu’on ne sait jamais vraiment si on est dans un film d’horreur, ou face au portrait d’une femme atteinte psychologiquement de paranoïa.
Cinémathérapie : des films pour comprendre des pathologies mentales
Pourquoi est-ce important que ces films aident à comprendre ces troubles ?
Je pense que les films peuvent être un support pour l’entourage, pour comprendre certaines pathologies mentales…


Cela peut-être un moyen d’expliquer la maladie. Ensuite, tout comme la santé physique, on a tous une santé mentale.
Et, tout comme la maladie physique, on peut tous être atteint un jour par une maladie mentale que ce soit nous-même ou un proche.
Je pense que le cinéma est un bon support pour comprendre ces pathologies…
Rendre un film « thérapeutique » : être « acteur-rice » devant l’écran !
Comment les films peuvent-ils faire du bien ?
Il s’agit de regarder les films avec ces questions en tête :
– « Qu’est-ce que ce film peut m’apporter à moi personnellement ? »
– « Quels bénéfices je peux en tirer ? ».
Parce que je pense que, même dans le film le plus raté, il y a un message qui peut nous aider à avancer !
« Feel good movie » et films inspirant
Un exemple de film qui fait du bien ?
Je pense au film, qui n’est pas du tout un « feel good movie », c’est le documentaire sur « Amy Winehouse » d’Azif Kapadia.
Je pense que c’est un bon exemple car c’est un portrait de cette artiste complète, qui recycle la négativité en créativité.
Et c’est terriblement inspirant et motivant pour le spectateur de la voir évoluer comme ça, malgré sa destinée tragique…
(cliquez ici pour une liste de 100 films « feel good movie » !)
Films « remontants »
Et un film en cas de coup de blues ?
Je pense que « Le grand bain » de Gilles Lellouche sur la compassion, la solidarité d’un groupe, peut faire du bien.
Et le côté comédie, pas forcément trop populaire non plus, mais intelligente et qui montre la force du groupe.
Merci !
Nathalie Faucheux creuse le sillon fertile des films toniques. Pas au point de considérer le cinéma comme une seconde vie, je partage avec elle l’idée que le cinéma, c’est aussi la vie. Elle a également publié : « Le Cinéma comme outil thérapeutique », aux Ed. Universitaires européennes
Merci pour ce partage et référence, pour ma part j’ai bien apprécié l’ouvrage qu’elle a co-écrit avec le psychiatre Dr Elie Hantouche : « Le journal de Léa, Cinéma, TOC et troubles bipolaire »