“En thérapie” : une série en analyse, séance 4

“En thérapie” : une série en analyse, séance 4

15/03/2021 0 Par Cinémathérapie

Hier, lors de notre troisième séance, j’ai choisi de vous proposer une seconde interview de quelqu’un qui venait de découvrir la série « en thérapie ».

Mais, comme annoncé dans l’épisode deux de cette session spéciale « en thérapie », je souhaite aujourd’hui entrouvrir avec vous le rideau des coulisses de cette série à succès

Voyons ensemble comment tout cela a commencé


Rencontre arrangée à Tel Aviv…


En fait, l’aventure démarre tout bêtement autour d’un dîner, a priori courant 2014.

L’un des convives, qui n’est autre que le réalisateur Éric Toledano évoque le fait qu’il apprécie particulièrement la série « BeTipul » (sortie près de 10 ans auparavant).

Une autre invitée, Yaël Fogiel (productrice franco-iranienne au sein de les Films du Poisson, réagit aussi sec, lui assurant connaître son créateur et pouvoir le lui présenter.

Elle tient promesse et le tandem Toledano – Nakache, rencontre Hagai Levi lors de leur promotion en Israël du film « Intouchables », octobre 2015.

En 2010, ce dernier avait pour sa part, déjà présenté « BeTipul » en France, à l’occasion de la première édition du festival Seriesmania. Mais aucune suite n’avait été donnée.


Quel angle de tir ?!

serie en therapie historique


L’idée suit son cours, il s’agit de trouver sous quel angle pourrait être abordé la série en France.

En effet, les choix effectués dans la version originelle, et sa reprise en 2009 aux États-Unis, ont été de situer ces séances dans un contexte national historique et politique particulier …

Côté Israël, le feuilleton traite du conflit israélo-palestinien, au travers du personnage de « Ruben » pilote de chasse, traumatisé d’avoir causé la mort de civils en Cisjordanie…

Et outre Atlantique, ce patient devient « Alex », également soldat dans l’armée de l’air et ayant bombardé une école en Irak

Mais, ces conflits armés, bien que connus des Français restent éloignés de leur quotidien…


Épisode des attentats…


Puis, suite aux attentats du 13 novembre 2015 au Bataclan, sous le choc, nos deux cinéastes décident de relancer ce projet, pensant avoir trouvé l’originalité d’une adaptation hexagonale.

serie en therapie

Aussi, ils rencontrent un autre duo David Elkaïm et Vincent Poymiro, auteurs (co-créateurs d’Ainsi soient-ils, sur Arte également) qu’ils savent également intéressés par cette série.

David Elkaïm explique que le projet est parti du constat d’un besoin d’écoute, de sens de recherche de sens, de parole suite à ce traumatisme national.

Il confie à ce sujet une anecdote personnelle : « La première séance que j’ai eu avec mon psy après les attentats, je suis parti en claquant la porte après un quart d’heure. Ça ne m’était jamais arrivé avant. »


Lancement du projet « En thérapie »


Côté réalisation, Nakache explique qu’il ne pensait pas faire un jour une série, même si ce format rejoint l’esprit collectif promu dans leurs modalités de réalisation.

De son côté, Toledano rappelle l’intérêt que comporte 35 d’épisodes :
« 7 séances par patient, on n’aurait pas pu faire moins pour livrer une stylisation acceptable de l’analyse ».

Par ailleurs, à Londres fin 2016, ils rencontrent à nouveau Hagai Levi, père de la série, pour lui exposer leurs avancées scénaristiques.
Le créateur israélien se montre d’autant plus enthousiaste face à cette idée de traiter de questions politiques contemporaines.

Enfin, côté production, sans surprise, Yaël Fogiel et sa collaboratrice Lætitia Gonzalez sont partantes.


Cherche diffuseur désespérément !


Cependant, le plus dur reste à trouver un diffuseur

Il faut en effet savoir, que l’adaptation française s’est vue être refusée par le passé à plusieurs reprises.  
Ce qu’Hagai Levi ne comprenait d’ailleurs pas forcément… Il trouvait regrettable qu’en France, pays où la psychanalyse a connu un tel succès, on ne fasse pas la part belle à sa série.

Les productrices de les films du poisson, démarchent alors plusieurs chaînes, notamment France-Télévision et Canal+ , sans succès.

À Arte, on leur explique dans un premier temps que la chaîne n’est pas à l’aise avec la notion d’adaptation préférant la création pure.

Par ailleurs, le nombre proposé d’épisodes, à savoir 35, est assez éloigné des standards de la télé française.

Pour rappel, la première saison du format israélien en comptait 10 de plus, idem côté « In treatment » (version américaine).


Happy end ?


Cependant, chez la chaîne franco-allemande, sa présidente Véronique Cayla, se décide du fait de la contextualisation proposée par le quatuor auteur cinéastes…
A savoir, celle du lendemain des attentats du Bataclan.

Mais là encore, le sujet inquiète de par son caractère anxiogène ; ces attentats n’ont encore d’ailleurs jamais fait l’objet de longs métrages.

Cependant, Arte décide de se lancer, et ne doit pas le regretter au vu de l’audimat réalisée par cette première saison !



Cet article s’inscrit dans le défi “Objectif Mars

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Et…

demain cher-e-s spect’ACTEURS et spect’ACTRICES !

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