« En thérapie » : une série en analyse, séance 2
« En thérapie » : Franc succès
Hier, je vous proposais de démarrer un nouveau cycle avec la série « En Thérapie », actuellement diffusée sur la chaîne franco-allemande Arte.
Vous pouvez avoir accès aux 35 épisodes sur arte.tv jusqu’au 27 juillet 21, Par ailleurs, Arte les diffuse en direct chaque jeudis soir jusqu’au 18 mars.
(petit avertissement : l’épisode d’ouverture peut déconcerter quelque peu, il ne faut donc pas hésiter à regarder les premières séances de chaque patient-e)
Tout comme son adaptation américaine, cette version française remporte un réel succès, franchement inattendu !
A la fois parce qu’elle met à l’honneur la psychanalyse qui connaît de vives critiques, notamment de la part des thérapies cognitivo-comportementales et neurosciences…
Mais également, parce qu’en 2021, le format série se dote de moyens colossaux pour en mettre plein la vue aux téléspectateurs-rices : 3D, reconstitutions historiques gigantesques, cascades en tous genres…
Là, dans ce cabinet en huis clos, on est assez loin du « cliffhanger » !
Il s’agit pour chacun-e devant l’écran de se faire « son film », sa reconstitution des faits, voire de ses « raconter des histoires »…
Toujours est-il que bonne surprise pour certains et mauvaise pour d’autres, elle ne laisse en tout cas personne indifférent, côté grand public et côté professionnel.


Sandra, dans son interview, expliquait avoir simplement lu le synopsis avant de visionner le premier épisode. Elle raconte avoir été interpellée par la thématique originale des attentats du Bataclan.
(Cliquez ici pour retrouver l’interview de Sandra)
Voici le synopsis que l’on peut trouver sur la page de replay d’Arte :
« Au lendemain des attentats du 13 novembre, un psychanalyste reçoit cinq patients. À travers leurs séances, la série sonde les failles d’une société en état de choc.
Portée par des interprètes au sommet, “En thérapie” est l’adaptation par Éric Toledano et Olivier Nakache de la série israélienne “BeTipul”. »
Le feuilleton original, » BeTipul « , est donc israélien et a été coréalisé par Hagai Levi, Nir Bergman et Ori Sivan. Ainsi est né le concept de l’épisode-séance ».
Hagai Levi s’est étonné du fait que la France ne s’en soit pas saisie avant, alors qu’elle compte nombre de psychanalystes de renom…
En effet, depuis sa sortie en 2005, cette série culte a déjà connu 20 remakes de par le Monde.
Ce qui tend à démontrer l’accueil favorable par le public en général.


« BeTipul« , qui met en scène la question de la communication, de l’écoute, avait déjà remporté l’adhésion du public et des critiques, il y a 15 ans.
Mais dans l’actualité qui est la notre, de crise sanitaire mondiale et de débats clivants, il apparaît d’autant plus pertinent de remettre un peu de silence et de recherche de sens au centre !
Dans un cabinet de psy, la parole prend tout son sens (un tout autre?) : que ce soit dans un silence, un lapsus, une insulte…
L’importance de comment nommer les choses, quand les taire, qu’en dire…
Cela m’évoque la comédie de Emmanuel Mouret, sur un versant « thérapie de couple » : « Les choses qu’on dit, les choses qu’on fait » !
Et ce n’est pas sans faire écho avec l’importance et l’impact qu’ont les mots aujourd’hui… Par exemple, il faut bien avouer que choisir de dire « gestes de protection », « distanciation physique », résonne différemment que « gestes barrières » et « distanciation sociale » !
Notre Monde est surement plus que jamais en demande de dialogue, d’écoute et de neutralité bienveillante…
« En thérapie » : succès français
Cette nouvelle version française est signée par Olivier Nakache et Eric Toledano, les deux réalisateurs du célébrissime » Intouchables « , ou encore de « Samba » (où l’on retrouve Omar Sy).
Collaborant depuis plus de 20 ans, ils ont également réalisé « Hors Normes« , où l’acteur Reda Kateb (qui interprète Adel Chibane) tient d’ailleurs un des rôles principaux…
Le ton de leurs longs métrages est habituellement plus léger : on se rappelle par exemple de : » Nos jours heureux « , » Le sens de la fête « .
Ils proposent cependant ici non pas un style de comédie populaire, mais bien une série intimiste…
Format singulier pour lequel ils font ici leurs premier pas : pour traiter de la psychanalyse, ils l’ont trouvé plus adapté que le grand écran.
En effet, au cinéma, faute de temps, on ne peut pas, sur 1h45, développer les subtiles singularités de cette discipline, sans tomber dans des caricatures peu réalistes.
Il semble que dans cette adaptation, l’orientation soit plutôt lacanienne. Notamment du fait que Dayan peut s’appuyer davantage sur une parole prononcée que sur sa montre pour clôturer une séance.
Par ailleurs, ce qui a pu séduire le public actuel, c’est aussi de pénétrer dans l’antre d’un analyste. D’avoir ainsi accès à ce que sa patientèle ignore : sa vie de psy !


Dans son interview, Sandra évoque la question du « voyeurisme » que pouvait poser ce concept de faire entrer le spectateur dans un lieu intime, secret.
Cependant, nous savons que c’est une fiction qui se déroule sous nos yeux,
avec des acteurs et actrices qui « jouent » le-la patient-e ou le thérapeute.
A ce propos, il y a comme une mise en abyme lorsque Camille, jeune sportive blessée échange de place avec Dayan et lui propose de s’allonger sur son propre divan !
Pour nous de l’autre côté de l’écran, point de culpabilité parce que c’est un scénario qui est offert à notre curiosité, non des images volées…
Mais outre les qualités scénaristiques et artistiques, si le succès est au rendez-vous, c’est évidemment parce qu’ils ont su s’entourer de fameux interprètes !
Aussi, côté casting, nous retrouvons des talentueux-ses comédien-ne-s plus ou moins connu-e-s, voire très connu-e- pour certain-e-s (Mélanie Thierry, Pio Marmaï et Carole Bouquet).


Il est évident que l’interprétation notamment de Frédéric Pierrot y est pour quelque chose !
Nous pouvons d’ailleurs saluer au passage la prouesse de cet acteur étant donné, qu’il est de toutes les scènes…
Imaginez un peu le nombre de lignes de dialogues à apprendre par coeur ! Il explique néanmoins s’être bien senti dans ce rôle et avoir relevé le défi de mémorisation avec plaisir !
Ce rôle, et celui de ses patients, je vous propose d’y revenir dans un prochain article.
D’ici, là allons de découvrir les coulisses du tournage…
Vous me suivez ?!
Cet article s’inscrit dans le défi “Objectif Mars“
Je compte sur votre soutien durant ce défi 😉
Hâte de lire vos retours !
Et…
A demain cher-e-s spect’ACTEURS et spect’ACTRICES !